Le mot du Président
Evry ARCHER


Le jeudi 19 février 1987, quelques jeunes haïtiens, leurs alliés, leurs proches et des amis d'Haïti transforment leur groupe humanitaire informel en une association véritable, au sens de la loi française du 1er juillet 1901, la «Communauté Haïtienne de Lille » qui devient en 2012 la «Communauté haïtienne du Nord de la France » (CHNF). Il s’agit d’une « Organisation de Solidarité Internationale issue de Migrations » (OSIM), qui est et demeure apolitique, non confessionnelle, dont les buts, non lucratifs, sont les suivants : regrouper les Haïtiens ainsi que les amis d'Haïti vivant dans le nord de la France, servir de liaison entre eux et le pays, faire connaître Haïti, son histoire, son art, sa culture, et, selon leurs besoins et leurs choix, apporter une aide humanitaire à des collectivités ou des institutions haïtiennes en difficulté ou dans le besoin ; mais aussi collaborer, le cas échéant, avec d'autres associations franco-haïtiennes dont les objectifs sont similaires.
Les membres fondateurs adoptent d’emblée une stratégie globale, encore d’actualité : d’une part organiser en France, surtout dans le Nord et le Pas-de-Calais, des événements culturels, artistiques et de loisirs typiquement haïtiens, ou en relation étroite avec ce pays, et, d’autre part, consacrer intégralement les bénéfices financiers de ces événements au soutien de certaines institutions ou collectivités locales haïtiennes et jamais à des individus ; ces ressources matérielles étant complétées par des dons de particuliers et les cotisations des adhérents. En 2010, vingt-trois ans plus tard, l’association recevait ses premières subventions de son histoire et bénéficiait pour la première fois du mécénat. Jusqu’à présent, elle n’a jamais eu de « permanent » rémunéré.
Après de très nombreux envois d’argent et d’objets à des écoles, des dispensaires, des orphelinats…, après d’autres aides apparemment plus incongrues - tels le financement d’un tronçon de route pour permettre l’accès à une école à des enfants de villages environnants, ou les soutien à une coopérative rurale d’investissement dénommée « Les femmes débrouillardes » - la CHNF décide, au milieu des années 1990 de privilégier l’appui de programmes sur place, en partenariat avec des relais locaux fiables, après avoir renforcé par convention les contrôles nécessaires. Bien plus tard, en 2011, elle « adopte » une petite ville près de Léogâne, où elle tente une démarche de développement intégré, avec même des projets d’activités génératrices de revenus.
À l'approche de la quarantaine, la CHNF poursuit les mêmes objectifs, en étant plus expérimentée et plus pondérée, sans cesser d'être novatrice et efficace. Maintenant, son état de santé autorise les pronostics les plus optimistes et garantit encore ses promesses de 1987.
Les changements et les incertitudes d’ici et les catastrophes -naturelles ou non - de là-bas ont fait vaciller parfois les motivations de certains de ses membres.
Mais, en définitive, tant que les raisons du désespoir ne donnent pas aux soins le visage hideux de l’acharnement thérapeutique, la prise en compte et même en charge ne sont-elles pas encore plus légitimes et plus utiles quand les crises s’aggravent et les moyens d'y faire face deviennent plus complexes et plus coûteux.
Comme l’histoire d’Haïti, l’anamnèse de la CHNF ne doit ignorer ni les échecs, ni les indignités, ni les angoisses, ni les peines, ni les impasses, ni même les obstacles, lesquels sont soit surmontés le plus souvent sans dommage ou en laissant de petites séquelles, soit persistants, et alors paraissant insurmontables.
Ainsi, sur ce nouveau site-internet qu'elle s'offre aujourd'hui, grâce notamment à la générosité et au talent du graphiste d'origine haïtienne, Marc-Michel Jocelyn, elle mérite que soient citées aussi quelques-unes de ses réalisations parmi les plus utiles et les plus étonnantes, ne serait-ce que pour l'encourager à poursuivre longtemps encore son existence et son action, et pour que ses réussites d’hier donnent éventuellement des idées à d'autres associations de solidarité, surtout les plus jeunes.
Evry Archer, retraité
Ancien chef de service au Centre Hospitalier Universitaire de Lille
Ancien chargé d’enseignement à l’Université
Ancien expert auprès des Tribunaux
Chevalier de la Légion d’Honneur
Soutien
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